Maud Potier, membre du jury des Prix HiP 2019




Maud Potier, lorraine d’origine, est "tombée" dans la nature dès l’âge de cinq ans, notamment grâce à son « oncle ornitho qui m’emmenait au Der et m’a initiée aux oiseaux ». Initialement, elle souhaitait devenir garde forestier, mais cuber les forêts et vendre du bois, très peu ! D’où son parcours a priori étrange - fac d’histoire, histoire de l’art. Mais l’envie de la nature fut la plus forte. Elle se tourna alors vers une formation professionnelle en environnement (BEATEP) et BAPAAT randonnée pédestre en Auvergne chez Espaces et Recherches, avec à la clé un stage à la Maison de l’Oiseau et du Poisson à Outines (Marne) où elle rencontra Manu (sous terre), adepte des chauve-souris et des rampants. Puis un BTS en Gestion et Protection de la Nature (gestion des espaces naturels) à Nantes.
De fil en aiguille, elle croisa le chemin du festival de Montier-en-Der, comme visiteuse dès 2000. Quand un poste concernant les projets d’animations se présenta, elle devint chargée du développement pédagogique et des expositions itinérantes en 2006. Avant d'être nommée responsable de la réalisation du festival et du développement pédagogique - plus de 40000 visiteurs -, embrassant de larges responsabilités : programmation, conférences, pédagogie pour les quatre à cinq mille scolaires.

« Le livre est un aboutissement ; c'est le choix final d'un travail pour lequel tout est choisi. C'est une naissance, un objet qui grandira auprès de vous mais surtout auprès des autres ; il ne vous appartient plus. Le marché de l'édition est aujourd’hui bien difficile, coûteux pour les photographes qui se diversifient déjà pour vivre de leur métier. Cependant les photographes ne sont pas moins enthousiastes à l'idée d'éditer un ouvrage. Je sens une véritable volonté d'artisanat autour de la sortie d'un livre de photographie et vois de plus en plus de photographes partir dans des aventures d'autoédition et de financement participatif pour réaliser leur projet. Malgré un marché complexe - surtout pour les plus petites structures -, la volonté du livre est toujours là. Je crois enfin que les grands enjeux environnementaux qui sont devant nous ont un impact déterminant sur la façon d'appréhender le livre et son processus de fabrication. Je le ressens peut-être parce que j'évolue dans l'univers de la photographie nature et j'ai hâte de découvrir à travers ce jury si ce sentiment ser partagé par les autres jurés. »

Maud Potier a accepté de participer au jury de la première édition des Prix HiP du livre de photographie francophone car c'est « une très belle occasion de raisonner autrement un travail photographique ; c'est une ouverture à une photographie plus large que celle de la nature que je côtoie davantage que les autres et c'est aussi une opportunité de partager cette expérience avec d'autres. »

www.festiphoto-montier.org